Digitalisation de la collecte (3/3) : l’émergence des événements connectés

Dans ce dernier volet consacré à la digitalisation de la collecte associative, nous nous concentrons sur l’évènementiel. Inhérent à la communication et la collecte des associations, il réussit à s’adapter aux mutations technologiques et ainsi à proposer des évènements 100% virtuels. Focus sur ces nouvelles techniques qui pourraient se substituer aux évènements d'aujourd'hui.

L’évènementiel : un classique des stratégies de communication et de collecte associatives

Depuis toujours, l’évènementiel est un basique de la communication des associations. Bien avant le courrier, le mailing, le site internet et les réseaux sociaux, les évènements ont réussi à rassembler des individus derrière une cause. Leurs objectifs sont doubles : sensibiliser aux enjeux défendus et collecter des fonds pour agir.

Souvent, les associations organisent un évènement phare dans l’année ; la date peut être anniversaire, ou reliée à l’identité de l’organisation. Ces évènements sont conçus sous de multiples formes. Nous connaissons par exemple les galas de charité, ou encore les concerts (Les Restos du Cœur avec les Enfoirés) et plus récemment les courses. Celles-ci permettent aux personnes de courir pour une cause, d’être sensibilisées mais aussi de donner. Le format plaît beaucoup car le challenge sportif attire de nombreux publics : sportifs, familles, amis, entreprises.

Vers une digitalisation de l’évènementiel caritatif ?

Comme nous l’analysions dans les derniers volets, la collecte des associations a tendance à se digitaliser. Et même si cela paraît compliqué de rendre des évènements 100% digitaux, eux aussi suivent la dynamique. De surcroît, la crise sanitaire qui limite les regroupements et les interactions a accéléré le développement de ce format.

Aujourd’hui, les courses connectées sont les plus courantes. Par exemple, le « challenge Alice Milliat » porté depuis 2015 par la Fondation Alice Milliat, a comme but de « courir pour la visibilité du sport féminin ». Le principe est simple et… digital : inscription sur une application de running, session de course à pied en solitaire ou en groupe, comptabilisation des kilomètres parcourus ! Cette année, pendant les trente jours du challenge, 1 800 000 kilomètres ont été effectués par les participants, qui eux ne se sont jamais croisés. C’est ce que l’on appelle un challenge connecté.

Le « challenge Alice Milliat » est en l’occurrence gratuit et concentré sur la sensibilisation. D’autres associations au contraire, déclinent le format et le rendent payant pour sensibiliser et collecter en même temps. L’inscription à « La nuit de l’eau » de l’Unicef coûte par exemple 2€ à chaque nageur.

L’ONG Play International, a quant à elle décidé de s’orienter vers un public professionnel avec la course « Vertigo ». L’évènement de team building s’est réinventé cette année avec une formule 100% digitale. L’objectif : courir le plus loin possible avec ses collaborateurs. Pour chaque kilomètre effectué, 2€ sont reversés à l’ONG… encore une belle stratégie de communication et de collecte !

Au-delà des challenges sportifs, les évènements connectés se développent également avec des galas de charité 2.0. Organisés en visioconférence, ils permettent de lever des fonds, souvent grâce à la générosité des mécènes. Mais une question subsiste : ces stratégies évènementielles digitales vont-elles s’affirmer dans la durée ?

La question est légitime car même si les évènements digitaux répondent aux nouveaux usages du public et aux problèmes sanitaires, ils restreignent le lien social, la rencontre, l’interaction. La meilleure formule est probablement de coupler l’évènement digital et l’évènement présentiel pour concevoir une stratégie de communication toujours plus complète.