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Mais pourquoi le rugby féminin n'est pas visible dans les médias ?

  • Photo du rédacteur: Aménis Khaldi-Legriel
    Aménis Khaldi-Legriel
  • 27 juil. 2020
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 27 janv.

Le rugby est l’un des sports les plus appréciés en France. Nous retrouvons les matchs de TOP 14 tous les weekends à la télévision et des informations plus générales à la radio, dans la presse écrite ou sur internet. Mais malgré cette popularité, le constat est clair et net : aujourd’hui en France, le rugby féminin possède un retard de médiatisation immense par rapport au rugby masculin. La pratique féminine n’a quasiment aucune visibilité tandis que la pratique masculine est omniprésente : mais pourquoi ?


Un sport à trop forte connotation masculine


Le rugby féminin possède un retard de médiatisation sur le rugby masculin parce qu’en premier lieu, c’est un sport féminin, et que ceux-ci ont tous des difficultés de développement médiatique. L’ampleur de ces difficultés dépend tout de même du sport en question. Les sports féminins individuels seraient davantage valorisés que les sports collectifs, et parmi ces derniers, les médias prêteraient le moins d’attention aux sports de contact physique. Comme l’explique Alessandra Porrovechio, experte du sujet, « les médias tenteraient à produire une couverture qui serait fonction croissante de la congruence d’un sport avec les valeurs culturelles féminines ».


La représentation sociale d’un sport et son adéquation (ou non) avec la représentation sociale du genre joue donc un rôle dans la médiatisation. Et, étant donné que les adjectifs souvent associés au rugby vont à l’encontre des stéréotypes généralement associés aux femmes, la pratique féminine du rugby a encore plus de difficultés à se développer médiatiquement. Le rugby a été inventé par et pour les hommes, et donc dans les représentations sociales et collectives, il reste une pratique masculine jouée par des femmes. Là est le principal frein à sa médiatisation.


Une pratique récemment développée et institutionnalisée


A cette incompatibilité sociale, s’ajoute le fait que le rugby féminin est un sport jeune et donc très peu professionnalisé. En effet, la première coupe du monde de rugby féminin a eu lieu en 1991, la première reconnue par World Rugby en 1998. Et les matchs de rugby féminins ont été diffusés pour la première fois à la télévision française en 2014. Cet historique très jeune est différent de d’autres sports, comme le tennis par exemple. En effet, depuis 1884, il existe une version féminine du tournoi de Wimbledon. Aujourd’hui, les joueuses de tennis perçoivent les mêmes primes que les joueurs lorsqu’elles remportent un tournoi du Grand Chelem. Un joli signe d’égalité qu’il serait difficile de retrouver au rugby, car les femmes pratiquent le sport de façon amateur. Les joueuses de première division et de l’équipe de France ne sont pas professionnelles et doivent mener de front leur vie sportive et professionnelle.


Les facteurs qui peuvent expliquer le retard de médiatisation du rugby féminin sont donc nombreux. Il y a d’abord les représentations sociales qui jouent beaucoup, mais aussi la très faible professionnalisation. Quoi qu’il en soit, la place des femmes dans le sport est toujours moindre ; d'ailleurs pas seulement en tant que sportives, aussi en tant que dirigeantes, arbitres, journalistes etc. Dans le sport, la tendance générale est à l’égalité entre les hommes et femmes mais cela prendra du temps à s’appliquer dans la médiatisation du rugby, une pratique toujours représentée comme ultra masculine.

 
 
 

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